Description
Un jour de juillet 1993 : Fabien Dubarre, 19 ans et quelques, remporte le concours des maîtres sonneurs de Saint-Chartier. « C’est là que tout a commencé » dit-il. Enfin, pas tout à fait…
Au début, il y a Bernard Boulanger qui, le premier, lui met une cornemuse entre les bras. « Souffle là-dedans ! ». Fabien Dubarre à 10 ans et ne quittera plus l’instrument. Au sein de la grande famille de la Piposa, dans le Nord, à Sailly sur la Lys, il s’enthousiasme et se passionne. Il a la fougue et le tempérament. Le gamin joue, joue, joue, progresse, vite, écoute, beaucoup…
Outre la Piposa, Fabien Dubarre joue avec Mabidon, Smitlap, Escavèche, les Musiciens routiniers, multiplie les rencontres, prend son envol. Il cultive les amitiés aussi, qui l’aident à construire sa personnalité artistique : avec le violoniste Christophe Declercq, il travaille son style ; avec Caroline Aiello, à l’accordéon, il partage l’aventure de deux groupes : Tribale Poursuite, « notre premier truc à nous », puis Mouchafou, qui sort un album en 2008 (avec Christophe Declercq, Caroline Aiello et Julien Biget Ref Bemo 022 / Bravo Trad mag).
L’album de Fabien Dubarre est le reflet de ce qu’il aime, de ce qu’il est. Il l’a voulu avec des tripes, du grain, de l’audace : « c’est le moment ou jamais d’essayer des trucs ». Alors il joue des ambiances, très différentes, peaufine les arrangements, les couleurs, nous balade dans son imaginaire. Dans le même temps, il ancre résolument sa cornemuse dans le terreau trad, inscrit son jeu dans la grande tradition des sonneurs, témoigne d’une musique qui reste populaire, et incroyablement vivante.
« La cornemuse » avec la participation de
Julien Biget : guitare
Aurélien Tanghe : contrebasse
Gabriel Lenoir : violon
Laurent Mieze : cornemuses 26 et 20 pouces
Patrice Heuguebart : accordéon chromatique
Stéphane Couturier : guitare
et Théophile Demarcq : batterie
Prise de son, mixage et mastering : Aurélien Tanghe
Réalisation graphique : Frédéric Rau
photos: Nadège Fagoo
textes : Cécile Rognon
Ce Cd a été enregistré au printemps 2012 à Boeschepe
et à l’estaminet « les damoiselles » à Nieppe (http://www.damoiselles.com/)
« Les meilleurs disques de l’année 2012 Trad Magazine N° 146 »
et Bravo Trad Magazine n°145
Un bravo pour son parcours et sa pratique de la musique. ans mettre en avant la technique, la complexité et la virtuosité, Fabien Dubarre va chercher au-delà des modes, des courants musicaux une force, une beauté et uen modernité naturelle qui met « la cornemuse » à sa vraie place d’instrument du vingt-et-unième-siècle. Peut être le plus brillant des cornemuseux des deux dernière décennies. Patrick Plouchard
Fabien Dubarre
« La cornemuse – collection musique traditionnelle Un instrument, un artiste«
Pour les amateurs de cornemuse de l’Hexagone (1), la sortie d’un CD solo est toujours un petit événement, surtout si le musicien jouit d’une solide réputation ce qui est le cas de Fabien Dubarre, lauréat à St-Chartier comme nous le rappelle la pochette, mais sans doute plus connu encore comme le musicien ayant enregistré le CD joint à la méthode de Bernard Boulanger. Musicien demeuré amateur, il est également bien connu dans le Nord et au delà, pour son Estaminet des Damoiselles où la musique n’est jamais totalement absente… Outre ses participations aux enregistrements de la Piposa, école de musique traditionnelle dont il est issu, il nous a également précédemment offert un CD en quartet au sein de Mouchafou et il officie au sein d’autres groupes encore.
Il a choisi d’enregistrer ici 12 plages soit 15 morceaux, dont principalement des compositions, de lui-même naturellement, de Bernard Boulanger et de quelques autres musiciens et deux suites plus traditionnelles (sont-ce finalement les compositeurs, les collecteurs ou les collectés dont les noms sont cités en face ?)
Le jeu de Fabien est d’une remarquable rigueur technique, avec un beau son et de belles petites variations, que l’on remarquera dès la première écoute sur les quelques morceaux plus connus. A l’entendre ainsi, il est évident qu’il était le musicien adéquat pour réaliser le difficile travail d’enregistrement de la méthode de B. Boulanger, mais on aimerait qu’il se lâche parfois davantage, ce qui n’a certes rien d’évident en studio. Mais les complices qu’il a invité sur l’une ou l’autre plage l’aident bien en ce sens, notamment Patrice Heuguebart sur une suite de valses qui est, pour l’instant, ma plage préférée de cet enregistrement (et pas uniquement parce qu’elle émane des répertoires cabrette et chabrette…).
Une mention encore pour Nadège Fagoo auteur des photos de la pochette et notamment du très beau portrait de couverture aux remarquables nuances de gris (il faut donc également féliciter l’imprimeur…), digne d’un portrait de chez Harcourt…
(1) mais si le CD vient de Belgique c’est tout aussi bien….